Protection respiratoire avec du «peps»

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20.03.2020
à g.: Margot Reymond, Gaëlle Rey-Bellet,  Hao Xu et Carmen Grange

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La mode au service de la santé: avec leur label, Carmen Grange et Gaëlle Rey-Bellet lancent des masques de protection respiratoire fashion. Ces jeunes femmes bénéficient du soutien de Gebert Rüf Stiftung. Le prochain délai de remise des projets First Ventures est la mi-mai.

 

Été 2018 : deux étudiantes en master de la Haute Ecole Spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) se rendent à un concours d’innovation dédié au thème «Healthy living in China» (une vie saine en Chine), organisé conjointement par la HES-SO et deux universités à Shanghai et à Hong Kong. En quittant l’aéroport de Pékin, Gaëlle Rey-Bellet est frappée par la pollution de l’air qui entrave sa respiration. Elle décide d’acheter un masque chirurgical. «À l’époque, je ne savais pas encore que ces gadgets ne protègent pas contre les particules fines.»

Cet incident se révèle être une bonne chose. «Nous tenions là une question pour le concours», explique sa collègue, Carmen Grange. Les deux Suissesses forment une équipe et, en 24 heures, le concept global d’un masque de protection respiratoire inédit est prêt. Plus qu’un simple moyen de protection, il se présente comme un véritable accessoire de mode.

Une idée qui séduit le jury. Pendant l’apéritif consécutif, un professeur chinois demande si ces masques modernes sont déjà en vente. ‒ La naissance de BREEZ.

De retour à Lausanne, Gaëlle Rey-Bellet et Carmen Grange rédigent leur mémoire de fin de master Innokick. Ce travail vise à démontrer qu’un article d’hygiène peut se métamorphoser en accessoire adapté au quotidien. Peu après, elles présentent leur candidature à First Ventures. La réponse positive arrive en janvier 2019. Carmen Grange peine encore à y croire: «Notre idée commerciale et de design s’est imposée face à de nombreux projets plus technologiques».

Marketing et design en phase
L’équipe BREEZ travaille actuellement au parc d’innovation des Ateliers de Renens, au sein des locaux du Master Innokick. Les deux jeunes femmes y développent une stratégie de commercialisation pour leur marque BREEZ, largement empreinte de «Suissitude». Margot Reymond, designer industriel et de produits et autrefois collègue d’études de Carmen Grange, assure l’optimisation du design.

Plongeant la main dans un carton, elle présente, prototype à l’appui, les différentes parties du masque: du filtre à charbon actif, qui protège contre les particules fines, les pollens et les germes, en passant par la valve d’évacuation d’air, jusqu’à la couverture extérieure, interchangeable. Cette couverture sera déclinée sous forme de collections automne-hiver et printemps-été.

«Nous avons l’intention de commencer par le marché chinois», explique Carmen Grange. Car dans ce pays, les protections respiratoires sont entrées depuis longtemps dans les mœurs en tant qu’accessoires. Les masques colorés – bien souvent sans fonction protectrice – sont très présents dans les rues de Pékin, Tokyo, Taipeh ou Hanoï.

Deux millions de clients potentiels
La représentation en Asie orientale de BREEZ est confiée à une femme qui se nomme Hao Xu. Étudiante à la ShanghaiTech University, elle fait partie de l’équipe ayant donné naissance au projet. Selon ses prévisions, près de deux millions de Chinois seraient prêts à dépenser 30 francs pour un masque aussi séduisant qu’efficace, de surcroît made in Switzerland. En ce moment, Hao Xu noue des contacts avec des entreprises de logistique et des partenaires de distribution potentiels.

Du côté suisse, Carmen Grange et Gaëlle Rey-Bellet se préparent à la prochaine étape importante: une campagne de collecte de fonds. Celle-ci doit assurer le financement de la première grande série.

Les deux valaisannes ne se hasardent pas à évaluer l’influence de l’épidémie du coronavirus sur leur projet. Selon l’OMS, les protections respiratoires ne garantissent pas une protection efficace contre la contamination. Cela n’empêche pas une prise de conscience mondiale pour les questions d’hygiène. Carmen Grange est optimiste, mais prudente : «Durant l’hiver qui a suivi l’épidémie de SARS, les ventes de protections respiratoires ont nettement augmenté.»



À propos de First Ventures
Le programme de soutien «First Ventures» a été lancé sur l’initiative de Gebert Rüf Stiftung active au niveau national. Il s’adresse à des diplômé-e-s* qui ont développé, dans le contexte de leur thèse de bachelor ou de master, des idées de projets à potentiel commercial et qui, une fois leurs études terminées, désirent les concrétiser. Les contributions aux projets, pour un maximum de 150 000 francs, sont destinées à aider les fondatrices et fondateurs potentiels dans la création de leur propre entreprise.

www.grstiftung.ch

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