Quinze ans au service de l'entrepreneuriat valaisan

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21.11.2019
Jean-Albert Ferrez
Cette année la Fondation The Ark fête ses quinze ans d’existence au service des entrepreneurs valaisans et de l’innovation. A cette occasion, Startupticker.ch a eu l’opportunité de revenir avec son Président, Jean-Albert Ferrez sur une période riche en succès et enseignements.


D’ici la fin de l’année, La Fondation The Ark aura soutenu près de 200 start-up et projets de start-up, dans des domaines à forte valeur ajoutée (biotechnologies, énergie, informatique, santé digitale, mécanique…). Son Président, Jean-Albert Ferrez revient sur cette période avec ses succès et ses enseignements. Il nous parle aussi des plans d’avenir de la fondation.
 
Comment a évolué en Valais la création de startups et la perception de leurs fondateurs ?
 
La tendance va vers deux évolutions. La première est l’omniprésence de la digitalisation, qui est très transversale. De nombreuses jeunes entreprises se créent sur la base d’une application ou d’une plateforme en lien avec Internet. La seconde évolution est en lien avec la plus grande connectivité du monde actuel. De ce fait, de plus en plus d’entrepreneurs issus de l’extérieur du Valais viennent fonder leur entreprise dans notre canton. Cela nous réjouit et montre que le modèle d’accompagnement mis en place et construit depuis 2004 est attractif.
 
En parlant de soutien aux startups, de quelles réussites êtes-vous particulièrement fiers ?
 
En préambule, il est important de rappeler que les réussites appartiennent aux entrepreneurs, qui ont pris des risques et qui s’investissent sans compter. The Ark les accompagne au mieux. Voici quelques exemples de belles réussites entrepreneuriales de ces dernières années: Eversys (machines à café high-tech - de la start-up à près de 160 employés en 10 ans), KeyLemon (start-up active dans la reconnaissance faciale, vendue à un fournisseur d’Apple et dont le centre de R&D reste en Valais), Aqua-4D (qui développe un système de filtration d’eau et qui vend ses produits dans plus de 45 pays) ou encore H55, co-fondée par André Borschberg, qui est en train de révolutionner le transport aérien. Pour ces projets, The Ark est intervenu à un ou plusieurs moments charnières de la vie des entreprises.
 
Est-ce qu’il y a d’éventuels « échecs » ou opérations moins réussies dont vous souhaitez parler ? Que vous ont-ils appris ou apporté ?
 
Nous accompagnons une trentaine de start-up chaque année. Le fait que certains projets n’aboutissent pas est toujours une certaine forme d’échec pour nous. Même si souvent, c’est le marché ou la maturité des technologies qui décident. Nous avons un taux de réussite à 5 ans de 80% pour les start-up que nous soutenons. C’est un bon résultat, qui montre que notre processus de sélection fonctionne bien. Même si des échecs sont inéluctables. 
Nous avons également, de manière paradoxale, contribué à des succès entrepreneuriaux, qui finalement sont des échecs pour le développement de notre région. Par exemple, nous avons accompagné la start-up Snowpulse il y a quelques années. Celle-ci a obtenu un succès sans précédent avec ses airbags avalanches pour les skieurs freeride. La jeune pousse a été vendue au groupe Mammut. Au final, aucune activité économique n’est restée dans la région. C’est le jeu, mais c’est souvent frustrant. Heureusement, des contre-exemples comme KeyLemon, dont les activités sont restées en Valais après la vente à un des principaux fournisseurs d’Apple, existent.
 
Pouvez-vous nous parler des plans d’avenir de la Fondation The Ark et comment elle compte soutenir les startups à l’avenir ?
 
Le développement dans les domaines des biotechnologies, en lien avec les importants investissements sur le site chimique de Viège, fait partie de nos priorités. Nous sommes d’ailleurs en train de construire un nouveau bâtiment BioArk à Viège, afin de répondre aux besoins d’expansion des entreprises et start-up dans ce domaine. C’est également le cas à Monthey, avec un troisième bâtiment BioArk actuellement en construction.
Nous investissons également dans le domaine de la santé digitale, du e-tourisme et de la gestion de l’eau, avec un tout nouveau pôle de compétences au Châble, le BlueArk Entremont.  Un nouveau centre de compétences dans le domaine du sport et de la performance est actuellement en discussion à Sion, alors qu’une extension du site technologique d’IdeArk (Martigny – interactions homme-machine) est aussi planifiée.
 
Propos recueillis par Eugène Schön

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