"Le premier défi c’est le manque d’investisseurs liés aux industries du sport en Suisse"

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05.06.2018
Peerspoint Mairi Willis

La startup vaudoise Peerspoint vient d’annoncer son admission à l’incubateur Y-Start du Swiss Technopole Y-Parc d’Yverdon-les-Bains, qu'elle va rejoindre dès le 1er juillet. A cette occasion, Mairi Willis, Fondatrice, Presidente & CXO de Peerspoint, Blockchain for Sport, nous parle des projets de sa société, de ses premiers clients et des défis auxquels elle est confrontée, notamment le manque d'investisseurs liés aux industries du sport en Suisse.

Quand est prévu le déménagement à Y-Parc ? 
Peerspoint, Blockchain for Sports sera dès le 1er juillet 2018 à l’Y-Parc. C’est une très bonne nouvelle et je voudrais remercier le Jury ainsi que Madame Juliana Pantet et son équipe.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous établir à Yverdon ? 
L’offre de l’Y-Parc, le tissu des startups (digitale et sécurité) se trouvant sur le site, la HEIG-VD pour la qualité de son encadrement et de ses étudiants, Innopark pour avoir accès à des demandeurs d’emplois qualifiés. Notre but et de maximiser les chances de réussite pour Peerspoint en étant entouré par des partenaires solides et dynamique. Y-Parc semble être la meilleure réponse à nos besoins actuels et pour les années à venir.

Qu’est-ce qui va changer pour l’équipe de Peerspoint et son développement ?
Premièrement, nous quittons le garage et le grenier afin d’avoir des vrais bureaux et cela commençait à être compliqué de devoir présenter Peerspoint® dans les bars, restaurants, hôtels ou à l’EPFL. Il est certain que nous allons cultiver les sources de savoir de la HEIG-VD et le potentiel de support de la part des startups de l’Y-Parc.

Pouvez-vous nous présenter votre entreprise en quelques mots ?
Peerspoint®, a pour but de prendre en charge toute l’administration des Fédérations sportive ainsi que ses paiements entre toutes les parties prenantes. Nous sommes un License as a Software© (LaaS) utilisable sur smartphones et tablettes qui intègre pour la premiere fois tout l’écosystème d’une fédération (joueur, coach, staff, présidents, trésoriers, arbitre, ligues, fédération, agents, DTN) et qui organise le tout (license, match, champ/cup, résultats) pour tous (U6 > vétéran) contre un prix par licence par an minimal.

La blockchain est là, pour sécuriser les résultats, performances, carnet de santé (dopage, traumatisme, accidents…) sur la Sovereign ID de chaque membre de l’écosystème. Nous pouvons dire que par ce système nous sommes déjà en mode GDPR 2 (rires) et sur ce point, oui nous sommes définitivement avant-garde. Pourquoi la blockchain ?  Nous pouvons ainsi assurer la protection des données de tous les Athlètes, annihiler la fraude des licences et des matchs dans le monde amateur et préparer le lancement d’une fondation pour la valorisation des talents. Grace à Peerspoint®, nous allons pouvoir rendre les invisibles, visibles ; nous avons d’ailleurs un très grand support des athlètes clubs, DTN et Federations ; Un exemple concret : Après chaque fin de journée, vous allez pouvoir voir qui sont les athlètes qui sortent du lot, dès les U6 et même si l’athlète est au fin fond de la Suisse ; cela ouvre des nouvelles opportunités aux athlètes pour ce faire recruter par des clubs, des agents, des DTN pour jouer en sélection régionale ou équipe nationale.

A quelle problématique s’adresse-t-elle ? 
Le changement est difficile dans le sport. Beaucoup de Fédérations sont réticentes à prendre un risque et à changer la façon dont les choses sont faites. Cependant, ils comprennent l'avantage concurrentiel. Nous apportons une réponse à un problème commun à toute l'infrastructure de sport loisir amateur: le fardeau obligatoire des tâches administratives et financières. Chaque année à travers le monde, des centaines de millions d'heures sont consacrées à l'administration de clubs, de matchs, de championnats et de tournois.

Ces processus d'administration sont lents, pénibles, utilisant souvent des outils analogues et/ou une myriade de logiciels et d’apps non intégrés. Plus important encore, la chute du nombre de volontaires/bénévoles pour ces tâches sont gérées par le personnel qui n’est pas engagé pour faire ce genre de travail, tout cela peut générer des grands soucis de trésorerie, voir soucis en justice due à l’administration des clubs. Bien sûr, notre software est le premier élément d’une belle liste de produits complémentaire que nous allons développer durant les 10 prochaines années.

Comment est née l’idée de Peerspoint ?
Deux des fondateurs ont une vie très remplie dans le sport semi-pro et amateurs, ayant eu des rôles de coach, Vice-Président de Club, joueurs, parents de joueurs, consultant de fédération, volontaires, organisateurs de tournois durant plus de 30 ans. Cela vous donne une crédibilité et une expérience de terrain indéniable. Valider notre concept fut clé et nous avons donc eu beaucoup d’entretiens avec toutes les parties prenantes de notre écosystème afin de valider tous les use-cases ainsi que les processus et workflows. Entretiens en Suisse, en France, en Ecosse, en Afrique du Sud, au Pays-de-Galles et auprès de sports d’équipes et individuels.  Nous avons donc pu ainsi valider notre POC et tous les uses cases clés ainsi que la séquence : Peerspoint, Blockchain for Sport® venait de naitre.

Qui sont les fondateurs ? 
Mairi Willis, Laurent Manca et Jean-Mathieu Reynaud. A nous trois nous cumulons plus de 60 ans d’expériences corporate et plus de 60 ans de sports amateur / semi-pro. Toujours dans les domaines de l’innovation, la création, la business modélisation et le lancement réussis de produits disruptifs au sein d’industries mature.

Combien de collaborateurs avez-vous ?
Pour l’instant, aucun. Ce sont tous des volontaires qui nous aident gratuitement et nous ne nous versons aucun salaire depuis le lancement de Peerspoint ® nous vivons sur nos économies depuis le début. L’arrivée d’un investisseur devient donc essentielle pour nous. 

Pouvez-vous nous parler de vos premiers clients et collaborations?
La Fédération Suisse de Rugby est notre premier client, sa Présidente croit vraiment en Peerspoint®, afin de digitaliser toute la fédération sur le plan de la gestion du championnat, de la coupe. Nous débutons donc par la digitalisation des licences existantes (sovereign ID), puis la création de tous les championnats et coupes, la gestion des matchs (organisation et résultats), validation des résultats, automatisation des classements de toutes les ligues (7, XV, hommes, femmes, enfants, vétéran), mise-a-jour automatique de toutes les sovereign ID après chaque journée afin que chaque athlète puisse partager sur ses réseaux sociaux sa performance du weekend. Nous sommes sur une relation à long terme avec la FSR qui nous permet aussi d’ouvrir les portes de Rugby Europe, représentant un potentiel à court terme de millions d’utilisateurs pour notre startup.

Rugby Safety Network est notre premier partenariat global, là encore nous sommes sur du très long terme et encore dans le Rugby. Rugby Safety Network a dans ses rangs le Professeur Omalu (jouer par Will Smith dans le film « concussion ». Le but étant de pouvoir collecter de manière empirique toutes les commotions (probables, confirmés) des enfants jusqu’aux vétérans. La puissance de notre écosystème est telle, que nous pouvons savoir quel poste, quand et beaucoup plus. Nous sommes les seuls au monde à ce jour à pouvoir donner ce type d’information et c’est un des résultats concrets du design de notre LaaS qui est le premier qui prend en charge tout l’écosystème d’une fédération. Ces deux points sont des éléments non seulement différentiels mais qui nous rendent très attractifs et nos tarifs nous rendent ultra compétitifs.  

Nous avons débuté une discussion avec Purdue University lors de l’événement Accelerate qui a eu lieu à l’EPFL en Mai, le but étant de voir comment Peerspoint ® peut répliquer ce que nous faisons avec RSN dans d’autres sports. L’IMD de Lausanne est aussi intéressé dans l’utilisation de Peerspoint® et de sa blockchain pour son réseau d’alumnis et l’enregistrement des cours suivis sur les campus. 

Finalement, nous avons déjà une lettre d’intention d’un fabricant de textile pour distribuer ses produits au travers de notre ERP à des tarifs imbattables, ainsi que l’intérêt certain d’une des trois marques mondiales dans le monde du sport et finalement l’intérêt d’un équipementier informatique pour les gamers et le monde du e-sport.

A quels challenges êtes-vous confrontés ?
Le premier et le plus important c’est le manque d’investisseurs liés aux industries du sport en Suisse; mais les choses changent et vont dans une bonne direction. Le second, et c’est un paradoxe, c’est clairement une adversité aux risques, à l’innovation et la disruption. Elle est beaucoup dans les mots, dans la presse mais absente, invisible, dans les actes. Le fait d’être “avant-garde” invite les investisseurs à nous pousser vers les USA, ce que nous refusons de faire pour l’instant et ceci depuis un an. Le troisième, l’intensité du réseau, il est difficile de faire avancer les choses rapidement et sur ce point nous ne pouvons dire merci à Innovaud, à Y-Parc ainsi qu’à la HEIG-VD d’Yverdon qui croient en nous et pense que notre startup est porteuse.

Quelle vision avez-vous de votre secteur d’activité à moyen et long terme ?
Notre vision est de devenir le leader mondial de l’administration sécurisée des Fédérations en 2025. Pour des raisons de confidentialités, je ne peux ici divulguer des informations détaillées, cependant nous pouvons affirmer que nous avons devant nous plus de 20 ans de croissance et les 5 prochaines années seront avec des croissances à 4 puis 3 chiffres.

Nous devons aller vite, très vite, à ce jour nous n’avons pas de concurrents directs, mais une myriade de concurrents indirects ainsi que 5 multinationales que je ne peux nommer ici. Juste pour donner une information, notre première phase représente 3.1 milliards d’euros/an de dépenses pour les licences entre les clubs et les fédérations ! Nous pouvons donner avec plaisir plus d’informations aux investisseurs intéressés, il faut simplement nous contacter via notre email gamechanger@peerspoint.com .

Quelles sont les prochaines étapes pour Peerspoint® ?
2018 est l’année pour trouver au plus vite notre investisseur afin de pouvoir livrer la version 1 du software en 2019. Nous parlons ici de 1.2 à 1.5 Millions de CHF pour une commercialisation en Q3 2019 (reprise des championnats). L’idéal étant de faire un seed round a 4 Millions de CHF afin de pouvoir assurer un lancement à l’internationale et développer en parallèle des produits et services supplémentaire assurant la croissance et les revenues permettant un payback rapide à nos investisseurs.

Nous sommes de nouveau invité au Rugby World Award à Monaco ou nous espérons pouvoir continuer à signer de nouvelles belles histoire avec les Fédérations. 2019 sera l’année d’une belle surprise liée à la Blockchain et dont je ne peux parler aujourd’hui.  2020, 21, 22 seront des années de développement globaux, notre objectif est de pouvoir ouvrir un continent par an et nous avons déjà des contacts sérieux en Amerique Latine, Asie, Afrique et aux UK.

L’internationalisation est clé pour nous, avec Peerspoint® lorque deux pays sont sur notre LaaS, transférer une licence d’un Athlète du Pays A vers le Pays B ne prendra plus que quelques minutes ! Un autre avantage majeur de Peerspoint.

Propos recueillis par Eugène Schön

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