Lauréat de la Fondation W.A. de Vigier 2013: SWISSto12

Les fréquences térahertz sont des rayons de courte longueur d’onde aux propriétés étonnantes. Elles traversent presque tous les matériaux : murs, plastiques, textiles, céramique. Elles permettent de distinguer jusqu’à la peau des personnes lors de scanners corporels, elles mettent à jour des tumeurs dans les diagnostics médicaux et des défauts dans l’analyse des matériels chimiques. Contrairement aux rayons X, les rayons térahertz sont inoffensifs pour l’homme car non ionisants.

Jusqu’ici, les rayons térahertz étaient peu utilisés en raison de difficultés de transmission. On ne peut les faire passer par câble. SWISSto12 a développé un conducteur en métal qui est segmenté par des anneaux à l’intérieur. La société a été fondée par Alessandro Macor et Emile de Rijk. « Ces segments permettent de diriger les rayons », explique Macor. « Ils sont ainsi transmis d’un point à un autre sans grande perte d’énergie », complète de Rijk. Grâce à l’utilisation des fréquences térahertz, l’entreprise, qui travaille avec les scientifiques de l’EPFL, exploite le spectre électromagnétique entre les micro-ondes et les infrarouges. « Avec nos éléments de transmission, nous sommes le chaînon manquant entre électronique et optique », expliquent fièrement les deux hommes.

Les rayons térahertz sont très prisés dans le diagnostic médical, par exemple pour détecter des tumeurs. SWISSto12 développe actuellement des composants standard pour les IRM et les RMN. L’entreprise, qui a déjà vendu pour un demi-million de composants térahertz et déposé six brevets avec l’EPFL, prédit que le marché des composants térahertz est sur le point de décoller. L’un de ces marchés sera celui des scanners corporels : les térahertz détectent les armes, drogues ou explosifs. Un autre marché sera celui des télécommunications : les rayons térahertz permettent de transmettre les données jusqu’à 50 fois plus vite que les réseaux sans fil habituels (wifi) – mais seulement sur de petites distances en intérieur.

Pour Macor et de Rijk, le Prix de Vigier tombe à pic : « Nous avons besoin d’investisseurs qui sont eux aussi persuadés de l’avenir des térahertz. »